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« Paradoxalement, les producteurs français résistent assez bien »

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« Les affirmations péremptoires mises en avant de manière un peu rapide par deux consultants dans le Lien horticole n° 965 du 23 mars m'ont surpris. Avant de porter des jugements sur une majorité de producteurs présents au Salon du végétal, il serait peut être opportun de resituer leur situation dans le contexte européen horticole actuel, et ce n'est pas en une journée de visite, même après trois petits tours de salon, que l'on peut bien appréhender ce contexte dans sa globalité.

C'est un fait, les déclarations des producteurs ne sont pas très optimistes en ce moment, mais même dans les périodes où tout allait bien, elles ont toujours été réservées, prudence naturelle propre aux gens qui travaillent avec la nature.

Mais est-ce bien utile de jeter de l'essence sur un feu qui couve dans l'espoir de jouer les pompiers providentiels ? Il faudrait au préalable prendre un peu de hauteur pour regarder la situation dans son ensemble.

Les producteurs horticoles, comme beaucoup d'autres métiers, sont soumis à une accélération brutale de leur environnement numérique, économique, réglementaire et commercial. Les producteurs français ne sont pas les seuls à souffrir et ils ont encore des atouts. Paradoxalement, ils résistent assez bien, voire mieux que beaucoup de leurs homologues européens qui disparaissent en plus grand nombre ou se fondent par concentration obligée dans des structures de plus en plus imposantes. Ces structures, qu'elles soient situées dans le nord, l'est ou le sud de l'Europe, sont contraintes à une industrialisation qui diminue leur largeur de gamme et ne favorise pas une agilité d'adaptation qui va devenir essentielle. La distribution a également un rôle important à jouer si elle ne veut pas se retrouver, dans quelque temps, pieds et poings liés pour ses approvisionnements végétaux.

Les solutions ne sont pas à rechercher uniquement chez les producteurs, qui à eux seuls, ne peuvent plus redevenir compétitifs dans l'état actuel des choses, quels que soient les bons conseils que puissent leur prodiguer les équipes de consultants. C'est une adaptation plus large qu'il faut envisager prenant en compte toutes les nouvelles réalités économiques (voir : http://www.medioflor.com/2016/02/dune-vision-globale-vers-une-action-locale/).

L'avenir du végétal français est bien dans une concertation globale entre producteurs, acheteurs et utilisateurs, avec, bien entendu, l'accompagnement actif des instances professionnelles. Vous ne pouvez pas juger du devenir d'un arbre sans prendre en compte la forêt qui l'entoure. »

PAR BRAND WAGENAAR

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